Les principales caractéristiques du discours trumpiste seront passées en revue: simplification du langage, répétition, victimisation, mépris du réel, manipulation conceptuelle, mais aussi son action sur le langage, comme la renomination des lieux ou l’interdiction de mots.
Si ces procédés langagiers ne sont pas neufs, c’est leur combinaison qui étonne, allant bien au-delà de la rhétorique d’extrême droite contemporaine (nativisme, préférence nationale, antiprogressisme, illibéralisme) pour emprunter des éléments au langage fasciste et totalitaire (censure, intervention dans le discours institutionnel, appels à la violence).
Il s’agit également de montrer que cette rhétorique n’est pas isolée et propre aux Etats Unis, mais s’inscrit dans une entreprise de désorientation politique générale qui va de l’extrême droite à l’extrême gauche dans plusieurs pays occidentaux, y compris en Amérique latine. La force de cette rhétorique trumpiste, qui dépasse largement le cadre états-unien, est sa capacité à faire sens dans des contextes locaux très différents, dans la mesure où elle semble répondre à des demandes insatisfaites très disparates mais réelles. Alors qu’elle est le résultat d’une crise de la démocratie et des valeurs, elle se présente comme un remède à ces crises qui traversent tous les pays occidentaux.
Invitée : Laura Calabrese est professeure d’analyse de discours et de communication à l’Université libre de Bruxelles. Ses recherches portent sur les concepts politiques, le discours réactionnaire et les discours liés à la migration.
Animation par Salvatore Ribaudo et Jean-Paul Renier.
Une organisation de l’Extension de l’ULB (section du Centre) ; de Picardie Laïque ; de CestCentral et de la Ville de La Louvière.